mardi 29 novembre 2005

Des lacets et des cols

ces lacets tranchants, à l’image de leurs pentes, assistent plus souvent qu’on ne le croit à la fracture soudaine du lien de vie qui relie le corps cycliste en action au désir qui le meut. Ce fil coupé, avant même que le rêve de zénith caressé ne soit atteint, il s’effondre brutalement, géant déconnecté, pantin chiffonné, Antée privé de toute force vive, dans l’obscurité de son humanité creusée par la brisure de son élan

ou ces lacets tremblés, adéquats à cet autre état du cycliste mis à mal par l’escarpement et sa durée, qui le voient tirer des bords entre la muraille et l’abîme qui le cerne déjà. Inexorablement, il remonte le lit d’un obstacle invisible mais palpable par ses oscillations incertaines. Tiré à hue et à dia, il ne s’échappe de cet enlisement ébrieux que par l’espoir fuligineux en un au-delà prochain, plus souriant, seuil vainqueur qu’il brûle de toucher. Sinon il s’affale mollement, avatar loqueteux déjà tout effiloché, vrillé par cet éclat de blancheur sauvage qui efface toute trace de conscience et le plonge dans la profonde torpeur du nadir

samedi 19 novembre 2005

Déblogage

Le cycliste est hâbleur. Et mirliflore. Il aime rouler des mécaniques. En ces temps frisquets, les mécaniques se grippent et nous ne pouvons pas en-rouler. Alors nous restons chez nous, méditant comme nous l’avait prescrit Dimahi honte au logis. Ce matin neuveur, l’aplat orangé du boulingrin est intact de toute étrangeté qui aurait forme cycliste. Même le gars dit niais qui roule tous les samedis sous la flotte avec le cyclope as qui n’y voit goutte, niait pas là. 0,3° pourtant au thermo du hangar. Positif. Et pas de regrets. Dès Montmain, le soleil perce à travers les brumes, le givre fait miroir pour renforcer l’impression de chaleur et les couleurs d’automne rajoutent encore du baume au cœur, de ce beaume de venise : lumineux. Il en ferait presque chaud. Festival de rayons dès Fresne le Plan et ses quelques frondaisons qui couvrent la route. A la Fresnay, c’est le paroxysme. A Lorleau l’apothéose. La descente de Beauvoir vers Fry le long du Mt Robert, on en redemande. Et pas un cyclo pour voir ça ! Et j’oubliais l’allée de mélèzes dans la forêt des Routieux. Ça doit être ça l’Eden. C’est Gates of Eden, aujourd'hui, dit l’Ane. La réparation d’une crevaison au sortir de Ry, juste une récréation en plus de toutes les pauses photo. A Darnétal, ça se gâte. Brume opaque, grise, froidure. Vite chez soi, pour savourer cette sortie d’anthologie. Retour, une resucée, la descente de Roncherolles. Au soleil. Et j’en passe bien sûr. Alors des samedis aussi froids mais aussi chauds, on en veut bien tout l’hiver.

mercredi 5 octobre 2005

Viking et poulet mouillé

Alors je me suis levé à 7h30, il pleuvait, je me suis recouché, donc pas de viking qui tienne et pas de vélo, dommage, à plus

mercredi 28 septembre 2005

On se toise

oh là là ! il est bon à prendre le Silo Bass avec son épaississement de silhouette, dirait-on. N'est-il pas ? tous prêts pour le Vit King ?

mercredi 21 septembre 2005

La DQ attitude

Mis à part le Lascar, qui ne vaut pas le jibé pour le pendre, aucun parmi nous qui ne se soit un jour ou l’autre vautré sur le macadam. Il y a même des récidivistes, des bourreaux et des victimes, comme partout. Mais il y a aussi l’inénarrable DQ. Sigle dont se masque notre Don Quichotte. Ce samedi-là je crus, lorsque je le vis dans son état sublimé, à une nouvelle mise en scène. Il arriva, ainsi de la folle journée de 2004, qu’il arrivât avec un bonnet de nuit en guise de couvre-chef. Et bien ce samedi matin, il arrivait comme quelqu'un qui a déboulé toute la nuit, complètement pochetronné. Pourtant, il articulait quelques mots, sans signification mais pas moins que d’habitude, et n’alignait pas cette suite de borborygmes propre au pochard qui s’est torché toute une nuit. Je le crus maquillé pendant un moment jusqu’à ce que je l’eus entendu marmonner un « seigneur, seigneur, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». C’est alors que j'entrevis enfin la vérité. Il avait bien lu, en cela suivant les préceptes de l’éducation cyclosophale, la fameuse course de côte décrite par Jarry. Cette Passion, comme course de côte. Mais il l’avait aussitôt mise à exécution à l’instar de son mentor espagnol, le fier hidalgo des temps renaissants, défenseur de la veuve et de l’orphelin. En conséquence, il avait vécu sa passion jusqu’à se jeter face contre terre, non pas devant Marie-Madeleine, introuvable, mais contre un sordide trottoir, après quelques notoires moulinets. Pas de maquillage dans tout cela. Rien qu’une désespérée quête du graal et des stigmates portés à la face de tous.

lundi 19 septembre 2005

Parti en suisse...

à l'occasion d'un court séjour ascensionnel dans les grands suisses - Furkapass, St Gotthard, Sustenenpass, Nufenenpass, Grimselpass, Scimfuss, Klausenpass, Sanetsch - j'ai pu vérifier l'adage suivant lequel nul n'est prophète en son pays c'est bien en suisse que je suis célèbre A preuve, cet Hubertus 3 étoiles

mercredi 7 septembre 2005

vendredi 2 septembre 2005

l'hareng trait des classes

Juste pour un bon mot (et non un Beaumont) des gens saignants au seuil de leur reprise professionnelle n'hésitent pas à convoquer le hareng surréaliste issu de je-ne-sais-quel cadavre exquis pour traire encore un peu des classes tout juste moyenne et pis encore; alors pour ces forts des halles de classe rompu à leur grosse journée entre deux grasse matînée voici la photo d'un groupe de jeunes pionniers entamant leur folle journée; donc si l'hareng sort, la raie publique nous appelle...

lundi 29 août 2005

La rentrée des sorties

Eh oui pour sortir il faut rentrer car l'entrée des sorties c'est quand on est rentré sinon on sort pas là, pas rentré mais sorti. Comment s'en sortir de cette entrée ? Eh bien rentrez chez vous et les sorties seront de rentrée, entre-nous sors qui veut, sort qui peut, sort qui rentre, et rentre qui sort, un entre-et-sort cyclosophique est installé en permanence à la foire du Boulingrin, pas besoin de Saint-Romain pour faire sa rentrée dans une petite sortie entre nous, coquin de sort. Charly Grossecotte

dimanche 28 août 2005

Trek et Dope

"Pas le moindre petit cyclosophe à me mettre sous la dent ce samedi matin boulingrin ! Décidément la cyclosophie avec son dérèglement de compteur et sa déroutologie est impraticable. Je suis reparti très déçu avec mon Trek sous le bras, la dope qui va avec le Trek dans le tube de selle, des sanglots étranglés dans ma gorge, mes pneus bontrager même pas salis, mon cintre en aile d'avion à peine éventé... Ce sera peut-être pour samedi prochain, qui sait ?" CycloTirelaChaîne de Taïwan

mercredi 29 juin 2005

Sous le signe de la ligne de partage

Cluny-Aulas, c’est passé si vite !

Dans la France du non où il fait si bon vivre – quand on ne s’y attarde pas ? – avec des prix pas encore gonflés par les commerciaux de tout poil et les avides de gains.

Nous n’étions qu’avides de sensations, d’horizons, de dénivelées, de kilomètres, de noms, de mots, d’étourdissements, de sublime et d’abrutissements… Il nous faudra bien un jour décrire cette jouissance de la torpeur acquise grâce à la montée inflexible d’un col sous un soleil intransigeant.

Autant pour moi, au temps pour moi, autant en emportent le vent et le soleil. Et la mer, de concert et de conserve, à vue ; conversation-conservation freddoïste.

Brûlé au pas de la Sue, à terre à la Croix d’Auterre, récitant mon alphabet au col de la Cépée, j’arrivai en quelque vague état de délabrement chez les Sauvages qui nous accueillirent comme des princes. Didier avait déjà mis dans un roncier notre ami Fred au col de la Bûche et Fred commençait à faire du freddisme.

Traités de vieux à St Forgeux, nous nous rebiffions et portions gaillardement nos croix à travers Mazieux, Part et Chaubouret pour survoler Grand Bois, un coin de St Régis et atterrir à Montfaucon en Velay, d’abord dans un hôtel qui n’était pas le nôtre puis dans le nôtre que quelques rares voitures traversaient la nuit, nous réveillant en sursaut. Et Fred faisait toujours du freddisme.

Après une bonne danse à Tence, et une douloureuse pour notre Freddo, nous rechargions les batteries au col du même nom, débrayions à St Agrève et faisions provisions de bonne bouffe à Fay/Lignon avant d’attaquer la Croix de Peccata. J’eus le front d’aller à St Front sans passer par le lac du même nom. Là, trois itinéraires, trois groupes. Have a good trip back, Fred ! La directissime pour Eddy Pancarte qui rentrait à la bergerie sans payer par les Estables et le Béage. Cricket, Paul et votre ci-devant scripturaire foncions vers le nord, bifurquions à Borée pour dévaler la magnifique descente vers St Martial, grignotions le col de Joux, vert mais pas très plan, et voguions sur la superbe et grandiose corniche qui mène du col de Joux à Lachamp-Raphaël. Là, une bourre inattendue avec un régional qui nous avait fait un coup de jarnaque. Cricket ne veut pas du Gerbier et craint les Coux qu’il contourne par le sud. Après avoir tutoyé le Gerbier, nous sommes prêts à mourir. Mais ce n’est pas encore notre heure, car foudroyés à la Ceyte, juste après Cagnard, au passage de la Loire, nous nous en sortons sans même une brûlure. Plutôt victimes d’une cinquième glaciation que nous surmontions en franchissant bille en tête les obstacles qui nous séparaient encore du Lac d’Issarlès. Lieu paisible par excellence où nous régénérions fibres et lymphes.

Pour moi, c’est la journée de repos, il faut bien s’y coller, et donc 10 cols et 105 km en 3 phases. Les alentours des lacs, Issarlès et la Palisse, sont superbes. A Loubaresse, je trouve des cyclosophes en train de dévaliser le malheureux bistrot. Comment vont-ils pouvoir monter à St Laurent puis au col du Goulet avec de tels lests dans leurs organismes engourdis ? et bien, envers et contre tout, ils montent. Le cyclosophe est un devant-monter qui monte. Du Bleymard à Aulas, c’est la plus longue, la plus mouvementée mais aussi la dernière. Un Lascar déchaîné dans la descente du Pont de Montvert hurle à la savate. Un Freddo attendri les lui rendra. Le gradient de but agit comme un aiguillon – et pourtant on en voudrait encore. Ressourcés, nous le sommes par toutes ces eaux où nous avons puisé : sources de la Loire, de l’Allier, du Lot, du Tarn, du Gardon… Arrivée tardive à Aulas en notre meilleur gîte de la semaine, Chez Carmen et Dimahi. Mt Lozère et Mt Aigoual dans la même journée, plus une vingtaine de cols, on atteindrait presque au sublime en franchissant Clerguemort, Fontmort et le Malpertuis sans encombre. Rey, des Faisses donnent une suite plus triviale que la Cravate n’étranglera pas. Et Fred refait du freddisme.

Certes, la compétition n’a pas été rude. Délaissée ou réprimée sur la route, elle s’est faite dans les coulisses. S’emparer de la meilleure chambre, être le premier à la douche ont tenté de s’imposer comme les valeurs d’un libéralisme rampant. Mais la France du non a mis un frein à cet accaparement capitalistique des profits personnels et les valeurs collectives de partage ont rapidement repris le dessus. Effets subtils de la ligne de partage des eaux. Et nous dirons ici notre dette à un autre cyclosophe, d'Aubenas, dénommé biki-the-biker, concepteur d'un brevet 100 cols sur la ligne de partage des eaux.

Alors des chiffres : 769 km. 50 nouveaux cols. 13 485 m de dénivelée. 10 BPF. Une semaine réglementaire de 35h 17’.

147 l d’eau. 5 kg d’abricots. 7 kg de nectarines. 3 kg de bananes. 200 g de frites. 70 cocas. Une portière avant droite. Quelques cm² de peau brûlée. Côtes du Rhône, Beaujolpif, vins d’Ardèche et du Langudoc. Une roue arrière Vento et 67 pressions. Sans oublier quelques décimètres-cubes de faisselle.

Un très bon cru.

mercredi 15 juin 2005

nouvelles du front

Samedi 18 juin, l'appel est à 8h30 Boulingrin La ligne de partage des eaux : Cluny-Aulas c'est du lundi 20 au vendredi 25 juin Départ chez Fred Legardinier, route de Darnétal, le dimanche 19 juin à 13h La folle journée serait le samedi 2 juillet départ 6h Boulingrin, arrivée 21h50 quelque part les vacances c'est bientôt la rentrée c'est après le travail n'en finit pas On ne se compte pas Si c'était à refaire je ne sais pas ce qu'il faudrait faire chemin faisant pas plus tard qu'hier demain est un autre jour c'est rien du tout, c'est tout

jeudi 2 juin 2005

y a pas que le vélo dans la vie ?

Y aussi l'Europe qui pédale ovale avec un cadre référendaire en carbone, et puis y a aussi Madeleine qu'est belle comme un volcan qu'on croyait trop vieux et elle aimera ça, y'aura des frites avec des moules et du bon vin, allez viens jeff, si c'est pas sûr c'est quand même peut-être, faut voir, oui la conquérante c'est dimanche ou samedi et ça part à quelle heure ? en fourbe ou inscrit ? droit de vote dans nos bottes, elle me botte, laisse béton, y m'a filé une beigne, j'lui ai filé un marron, j'lui ai filé mes bottes, il a filé chez ses potes, pas la peine de se faire des idées, y'en a pas pour tout le monde, les idées ne se partagent pas, que chez les convaincus d'avance et encore, alors les cons vainqueurs y z'ont qu'à s'y frotter et qui s'y pique parce rien n'est meilleur qu'une idée sur le plat, le plat des mots qui sortent de la bouche, comme un vertige qui s'éloigne un peu mais finit par trouver son précipice, le trou des idées, le trou dans la tête des conquérants, boeuf kilométrique et circulaire d'un lendemain qui chante, animal à cadre porté par les jambes de l'envie, et encore et encore, des mots kilomètres qui font mal aux jambes mais du bien dans la tête, la ligne de partage des maux, et encore et encore...eh-dit.

mercredi 30 mars 2005

La semaine du 20 juin nous promet beau temps et oscillations sur la ligne du partage des eaux

1) de Cluny à Montrottier (135km, environ). Auberge des Blés d’Or possible (69)

par Dompierre les Ormes, croix d’Auterre, Chauffailles, Amplepuis, Tarare, croix de Mézieux

2) Montrottier à Montfaucon en Velay ou Tence ; soit 145 ou 154 km ; Hôtel de l’Avenue ou de la Poste (43)

par St Laurent de Chamouset, croix de Part, Yzeron, St Christo, Chavanol, croix de Chaubouret, c du Grandbois, Riotord

3) Tence – Lac d’Issarlès, entre 128 et 151 km ; Hôtel Beauséjour ou Panoramique (07)

par le Chambon sur Lignon, St Agrève, St Front, croix de Boutières (1508m), St Martial, Gerbier de Joncs

4) Lac d’Issarlès – Le Bleymard (48) ; 132-155 km ; Gîte de l’Escoutal – le Bonnetès

par St Cirgues, abbaye de Mazan, Loubaresse et la croix de Bauzon, St Laurent les bains, La Bastide Puylaurent

5) Le Bleymard – Aulas (30) ; 145, voire 165 km par le Mt Aigoual

par Pont de Montvert, croix de Berthel, St Privat, plan de Fontmort, Barre des Cévennes, le Pompidou…

Voilà, c’est approximatif

à distances variées et variables, avec détours vers des cols et possibilité de couper…

Les 3ème et 4ème étapes sans doute les plus dures avec hauts plateaux de l’Ardèche et vallées… basses

Le principal c’est qu’il y ait du soleil

et assez de km pour qu’on ne s’empaille pas comme des malotrus

Logistique ; si on a la Fred’car, comme d’habitude, et qu’on part le samedi vers Cluny, dès le dimanche on roule ; peut-être peut-on rajouter une étape, zigzaguer un peu plus et rouler un peu moins chaque jour ?

Aulas m’a été suggéré ; mais peut-être Mahieu a-t-il d’autres chats à fouetter que des cyclosophes qui ne se laisseraient pas faire

Après l’Aigoual la ligne de partage des eaux se poursuit jusque vers Ax les Thermes…

mardi 29 mars 2005


les gars à Mens

mercredi 2 février 2005

Le boulingrin est partout

Salut les jeunes, la cyclosophie est partout même sur un blog, alors ne vous privez plus, appuyer très fort sur les pédales grammaticales, lacher le guidon orthographique, et roulez, le boulingrin est partout, il est 9h à toutes les horloges... Eddy Pancarte ou Planqué (ça dépend des jours !).