vendredi 9 novembre 2007

Quelques conseils pour la saison prochaine !

"Avec la cortisone, je pouvais enchaîner course sur course" Par Julien Marival (Journaliste) 11H32 06/11/2007 "L'ancien du peloton avec qui j'ai discuté m'a conseillé de prendre de la cortisone. Un mec bien, car il m'a en plus expliqué comment il fallait l'utiliser. Parce que si t'as pas la notice, tu marcheras pas. La cortisone, par exemple, ça peut te faire gonfler et provoquer de la rétention d'eau. Pour l'éviter, tu dois doubler tes entraînements. "Tu ne peux pas te permettre plus d'une journée sans vélo. Je suis passé de 400 km par semaine au double en quelques jours. Sans compter les courses le week-end. Quand elles étaient programmées en 'nocturne', je roulais quand même une centaine de kilomètres le matin. Et j'étais encore plus en forme le soir, une fois que mon corps avait transpiré. "Plus tu roules, plus tu te sens bien. Et plus tu roules, plus tu t'assèches. Tu obtiens alors un rapport poids/puissance phénoménal. Pour 1,85 m, je suis passé en trois mois de 71 kg à 66 kg. Mon nouveau poids de forme. Plus de graisse, des veines saillantes. Sur mes jambes, c'était comme du papier à cigarettes. Mais pour en arriver là, il faut quand même savoir se faire mal aux cannes. C'est un bon produit, mais ce n'est pas lui qui va tout te faire. Il faut rouler, rouler. "Avec la cortisone, j'ai vu tout de suite que je pouvais enchaîner course sur course. J'étais dans les échappées avec des gars que je ne voyais plus avant que sur la ligne de départ. Tu te rends sur les compétitions dans un tout autre état d'esprit. Tu sais que tu auras les moyens de 'faire' la course. J'en avais assez de subir le rythme. J'allais abandonner le vélo. "Là, j'étais redevenu un acteur du peloton. Bien sûr, il y avait encore des coureurs qui marchaient mieux que moi, parce qu'ils étaient plus doués, ou peut-être aussi parce qu'ils étaient déjà passés à l'EPO. "Après une cure d'EPO, tu es un homme neuf tous les jours" "L'EPO, à la fin des années 80, on commençait à en entendre parler, mais personne ne savait vraiment ce que c'était. J'ai su dix ans plus tard qu'il fallait s'en injecter tous les jours, qu'elle provoquait certaines carences en vitamines et que les effets apparaissaient au bout de quinze jours. "Une cure d'EPO coûte 3 000 euros. Après, tu es un homme tout neuf tous les jours. Tu ne connais plus la fatigue. Tout d'un coup, le groupe de tête va accélérer, tu as l'impression que tu ne peux pas suivre, question d'habitude, et puis tu lèves les fesses instinctivement et tu les rattrapes. Ta seule limite, c'est le cardio-fréquencemètre qui te la donne. Il s'agit seulement de connaître son seuil et de ne pas le dépasser. "J'ai essayé l'EPO au début des années 2000, mais pas assez longtemps pour vraiment en profiter. Ma cure n'a pas duré plus de quinze jours, et j'ai "marchoté" à peine un mois. "L'EPO est détectable mais les contrôles sont très coûteux pour le ministère. Chez les amateurs, il n'y en a donc pas beaucoup. Tu ne prends pas de risque, sauf si tu l'achètes sur Internet. Dans ce cas-là, c'est moins cher, mais tu ne sais pas toujours ce que tu t'injectes dans le sang, surtout si ça vient des pays de l'Est." Illustration: Serge Bloch ► Lire aussi: Dope Story 3/5, "Pour savoir où piquer, tu coupes la fesses en quatre" ► Lire aussi: Dope Story, l'histoire d'un dopé