dimanche 3 février 2008
Petit traité de psychologie cyclosophique (tome 1)
La pratique cyclosophique réclame un certain nombre de dispositions dont la principale est de décider ou non d'aller faire du vélo ? En dehors des problèmes de date, de partenaire, de météo ou de matériel, la question ultime est toujours : est-ce que j'y vais ou j'y vais pas ?
Les résolutions hivernales sont simples : il y a la coupure pure et simple d'octobre à février comme pour le peloton professionnel. Ainsi pas de problème d'heure d'hiver, de route gelée, d'engelure et autre goutte au nez. Aucune culpabilité à se prélasser avec un bon livre au lit en attendant d'aller prendre un café au marché.
Arrivent les jours qui rallongent, les jonquilles, l'Etoile de Bessèges, la Primavera et la perspective du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix. Les excuses s'amenuisent, le téléphone frémit quelquefois de fraîches invitations, mais non ! Mars, c'est mars pour le départ ! Se fixer une limite, une date c'est d'abord repousser l'échéance et faire bon compte avec soi-même et la communauté cyclosophique pour un répit supplémentaire.
Après, il y a quand même quelques règles : jamais quand il pleut ou par trop mauvais temps (préservation), ni le lendemain d'une soirée endiablée (récupération), ni avec un matériel endommagé (précaution). Mais, avec tout ça, on va croire qu'on aime pas le vélo ! Ce n'est pas vrai en plus : le cyclosophe adore le vélo. Quand il est parti, qu'il roule, qu'il se tire la bourre, il exulte, il bave, il râle ! Il chérit chacune des pancartes rencontrées, embrasse les boulangères et leurs chaussons, ménage ses cibles et salue les coursiers qui le doublent ! Mais il faut qu'il parte, qu'il s'habille consciencieusement (en hiver c'est très long), qu'il renonce à l'après-midi qui suis la sortie du matin, qu'il se prépare à 3 heures au moins d'efforts, et d'efforts surhumains s'il a le malheur de partir avec les caïds. Il faut s'y mettre quoi : le nez dans le guidon, la motivation, préparer une cyclo ou un raid, rouler avec quelqu'un ou aller quelque part. Il faut surtout passer les deux ou trois premières sorties, et vite arriver à celles qui vont décider de la suite, du tempo de la saison. Il y a un cap à passer, après on est dedans, on se pose moins de questions. (à suivre)
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