dimanche 27 septembre 2009
La folle journée 2009
Qu'il faisait froid ce samedi au Boulingrin ! 8° et hormis les partant, pas un spectateur pour saluer le départ de cette 7ème folle journée pour une fois automnale. Paul et Descul ont cependant eu la bonne idée de nous accompagner dans le frimas avec leurs bons relais pour rallier d'abord Elbeuf par la Seine puis Freneuse. Denis nous a fait découvrir une jolie côte vers La Saussaye puis nous enchaînons par le pétard du Bec-Thomas et le plateau jusqu'au Neubourg où nous prenons notre première collation. A ce moment une information définitive et complètement triste s'impose à nous : "Les chaussons aux pommes du Neubourg (ex: boulangerie Mollet) ne sont plus les meilleurs du monde; encore un effet de la mondialisation et du capitalisme mercantile quand cette bonne vieille boulangerie a été rachetée par une franchise nationale "Le fournil d'Eugénie" masquant en fait d'infâmes fonds de pension qui se font du beurre en nous gavant de margarine. Brisons-là, laissant Descul parti retrouver son luth, et filons vers Beaumont-Le-Roger où cette fois c'est Paul qui part rejoindre sa base à Pont-Audemer. La vraie folle journée peut commencer, le brouillard s'estompe et arrivés à Broglie (82 kms) nous pouvons tomber les vêtements d'hiver pour nos clinquantes casaques estivales. L'hypothétique direction du vent veut que nous continuions vers la Bretagne sud par la vallée de la Charentonne, ce qui occasionne malgré tout beaucoup plus de montées que prévu. A Notre-Dame-du-Hamel, fin de l'itinéraire balisé que nous suivions depuis Broglie, je pense enfin à la photo du jour (regrettable oubli du groupe au Neubourg), un indigène immortalise notre croisade devant le café-épicerie du pays (voir illustration). Vers Anceins, comme ce sera le cas toute la journée : la route est belle, le temps magnifique, la température idéale, que du bonheur de vélo, la tête dans le vélo. Car c'est ça la folle journée : que du vélo, pas d'heure, pas de retour à 13h, se laisser porter, aller on-ne-sait-où, rouler jusqu'à plus soif. À méditer aussi cette pensée du cyclosophe Fossard : le vélo (donc la cyclosophie) c'est comme l'alcolisme c'est toujours l'attente du prochain virage, du prochain paysage. C'est bien pour cela qu'on aime pas les routes larges et les longues lignes droites, Ne dit-on pas en bon buveur et en bon rouleur pour le virage ou le verre d'après: "un dernier pour la route" ! Bon d'accord, mais il faut se nourrir et l'heure du repas, après 110 kms, sera pour Saint-Evroult-Notre-Dame du Bois. L'hôtesse du "Lac des cygnes" on ne peut moins accorte nous expédie un menu à 18 euros en deux temps et trois mouvements, délicieux cependant et en terrasse au soleil s'il-vous-plait. Il faut repartir, nos voisins de terrasse sont incrédules à l'énoncé de notre ballade conceptuelle, mais point de griot pour vanter des exploits qui n'en sont pas, nous irons ensuite à Echauffour, au Merlerault et puis à Sées (Ah, la cathédrale !). La traversée de la forêt d'Ecouves avec la montée de vers La Croix de Médavy sera la grosse difficulté du jour. Longue et magnifique montée de 4 kms dans la forêt avec ouverture sur un large paysage de bocage, elle se révèle interminable et éreintante avec son revêtement rêche sans aucun rendement : Le degré zéro du vélo : seul objectif tourner les jambes, pédaler mécaniquement sans se poser de question en attendant que ça passe. Heureusement après la Croix-de-Médavy, c'est la même chose mais en descente. Un long faux-plat nous mène à Fontenai-les-Louvets, puis une suite de montagnes russes à Longuenoë puis enfin Ciral. Ici, pour la collation sur les marches de l'église, Bernard nous confesse qu'il n'en peut plus. Outre ses jambes qui le trahissent depuis le coup d'Ecouves, la succession des montées a raison de sa tête (ah la côte de Ciral !), ne voit-il pas du verre partout dans les reflets granitique de la pierre ? Très sagement, il renonce à 17h au 180ème kms, quand même fier à juste titre de sa déraisonnable journée, laissant le soin au bureau cyclosophique de décider prochainement de l'attribution de son brevet. Nous l'accompagnons jusqu'à Pré-en-Pail pour plus de confort et de cette bourgade avec tabac-presse-café-bar-journaux-boulangerie, avec Jibé nous filons, belle allure et belle corniche sur le pays de Pail, vers Villaine-la-Juhel. Là, il nous reste 2h30 à rouler, les quelques brises qu'on a pu sentir en bordure du Pays d'Auge et du Perche semblent nous abandonner de nouveau, nous décidons de prendre la direction de Laval par un genre de nationale toute droite avec vue sur une enfilade ascendante de toboggan vers Champgénéteux (207 kms). Pour rallier Hambers par une route communale, il nous faut sentir le chemin et se résigner à une succession de coup-de-cul qui me paraissent interminables. Montourtier qui n'existe pas sur ma carte est pourtant annoncé sur la route, on finira par le trouver avant de gagner Bazouches-les-Alleux (231 kms). Puis de Chalons-du-Maine nous irons à Argentré par une géniale petite route bien lisse qui à la bonne idée d'être en faux-plat descendant. Là il ne nous reste plus que 11 kms à parcourir dans la nuit tombante et à vive allure pour le centre de Laval (255kms). Il est 20h30, il fait noir, au café du Rond-Point près de l'Hôtel-de-ville, le rituel demi-pression régénère instantanément les muscles endoloris et les jambes lourdes, en attendant le fameux ramassage cyclosophique. Il s'agit de cette complexe opération qui consiste à trouver une voiture et un chauffeur pour ramener dans leurs lits, des énergumènes malodorants et sans aucune conversation. Merci à l'efficacité d'Agathe au volant et à Bernard pour l'organisation sans faille. Le retour sur le long ruban désert de l'autoroute A28 passa comme un rêve, sans doute me suis-je endormi.
Résumé : Départ 7h15 Boulingrin– arrivée 20h30 Laval, pas ou peu de vent, 5 au départ, 3 en route, 2 à l'arrivée.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire